lundi 13 février 2017

Puisque la télétransportation ne fonctionne pas...

Handi'Chiens est présent sur tout le territoire français, grâce à sa cinquantaine de délégations. Nous achetons nos chiens un peu partout en France également, mais pas forcément aux portes des délégations, ce serait si simple ! Ainsi, un chiot acheté dans le Finistère peut être amené à vivre en Gironde, un chiot acheté en Ille-et-Vilaine peut se retrouver dans les Vosges, vous avez compris le principe. Et comme on ne les envoie pas plus la Poste qu'on ne les achète sur catalogue, il faut bien que certains se collent au transfert ! Au rayon des "rouleurs", Alençon a son Pierre ; en Bretagne, nous avons Yvon, mais aussi Pascal, et venons d'introniser, rien que ça, Jean-Yves.
La route, ils aiment ça. Mais plus que d'amour, c'est d'un véritable combo passion-patience qu'il faut se doter quand on embarque des handi'chiens pour plus de 1000 kilomètres !
En fin d'année dernière, Yvon accepte de convoyer le petit Muse de St-Brandan à Barbezieux, en Charente. Mille trente sept kilomètres en vue, avec nuitée à St-Jean d'Angély, on n'est pas des monstres. Yvon quitte le centre vers 9h, arrivée prévue vers 16h, tout le monde est serein. A 14h, il appelle le centre : un voyant "STOP" s'est allumé, du genre bien rouge, bien angoissant, celui qui laisse peu de place à l'imagination : coupe le moteur, Yvon (c'était déjà fait, il a l'habitude), on appelle l'assistance ! On leur explique que notre belle voiture toute neuve (5000 km au compteur...) boude. On nous promet un dépannage "dès que possible". Voilà Yvon bloqué à Jonzac, pas si loin de sa destination finalement, mais encore trop loin - ou trop tôt plus exactement - pour que quelqu'un vienne récupérer le chiot. Voiture en panne + chiot dans le Kennel + le temps qui passe = on commence à regarder, ici, la liste des hôtels de Jonzac, des fois que l'assistance ne serait pas hyper réactive. Avec du recul, on peut dire que c'est allé plutôt vite, finalement : un bénévole a quitté son travail et sa ville de Bordeaux pour libérer le petit Muse, la dépanneuse est arrivée et Yvon a pu récupérer une voiture de location pour dormir à l'hôtel comme prévu. A 18h30, tout était à peu près rentré dans l'ordre, un ordre très relatif puisqu'on a gagné au passage le droit de refaire la route la semaine suivante pour récupérer la Kangoo réparée (c'était une durite de chauffage, Yvon a bien fait de prendre au sérieux le SOS du voyant lumineux !!).
Ça, c'était pour Yvon. Pascal, lui, a subi un autre revers, très "dans l'air du temps". Alors qu'il devait quitter Rennes un vendredi au matin, pour convoyer Miss-Tic et Monoï dans les Vosges, il entend aux informations la veille au soir que la circulation alternée va être mise à nouveau en place à Paris et en banlieue parisienne : le lendemain dès 5h30, seules les plaques paires pourront rouler. On vous le donne dans le mille : notre plaque finit par un 7. Au final, les chiots sont bien arrivés, plus tôt que prévu car Pascal a pris le parti de passer la zone critique avant la mise en place du dispositif. 

Tout cela mérite bien un petit hommage à ces fans du bitume qui doivent faire preuve d'adaptation et d'imagination quand le rouage a priori si bien huilé se trouve grippé.
Si avec ça on ne trouve pas de nouveaux bénévoles pour nos road trips, eh bien... on l'aura bien cherché, c'est vrai ! Mais des fois la plupart du temps, tout se déroule comme sur la feuille de route ! D'ailleurs, Jean-Yves a testé la semaine dernière et maintenant, on peut le dire : tout bien !
Plus sérieusement, il nous semblait nécessaire de rappeler que des bénévoles sans chien œuvrent eux aussi, un peu plus dans l'ombre, et font bel et bien partie de cette grande chaîne qu'on évoque fréquemment. Merci à eux, à leur capacité d'adaptation et à leur abnégation !