mardi 26 janvier 2016

Vis ma vie (poète, s'abstenir)

Si vous êtes en pleine digestion, remettez peut-être la lecture de cet article à plus tard, parce que là, vous êtes prévenus, on va envoyer du rêve !
Hier matin, quelle déconvenue ! Un employé de chenil et une éducatrice absents pour raisons médicales, une autre pour raison familiale, et un dernier en déplacement à l'autre bout de la France pour tester des chiots et assurer des suivis... Nous voilà donc en effectif réduit : Ann, éducatrice, Sophie, responsable du centre et Elisabeth, secrétaire, rejointes par Eva, collégienne de 3ème en stage avec nous pour la semaine.



Ajoutez à cela deux chiens en gastro* carabinée et c'est ce qu'on appelle un bon, très bon, lundi matin.
Nous avons donc quitté nos claviers et notre téléphone pour enfiler très élégamment comme en attestent les photos, bottes, surpantalons et blousons de secours.
Voici un aperçu de notre matinée. Nous avons :
- ramassé 6kg300 de crottes de toute forme, couleur et odeur (et le score est même plutôt faiblard, un chien coprophage et vivace nous ayant allégé le travail en 2 temps 3 mouvements. Si vous ne connaissez pas cette notion de coprophagie et que vous aimez les léchouilles de chien, n'allez pas chercher la définition dans le dictionnaire).
- passé 9 boxes au jet d'eau pour enlever poils et cailloux éventuels,
- pulvérisé précautionneusement ces mêmes 9 boxes d'un produit désinfectant,
- sorti l'artillerie lourde, c'est-à-dire les nettoyeurs haute-pression, à passer de haut en bas, de gauche à droite, sans oublier les coins, les vitres, les poignées, la courette. Et c'est dans le fait d'observer le sol marron redevenir jaune que se niche la récompense : on voit ce qu'on fait !! Remarquez, avec les 6kg300 de crottes, on sentait bien ce qu'on faisait aussi...
Trois heures plus tard et le pantalon trempé malgré tout, on a pu retrouver nos bureaux, et Ann s'atteler à l'éducation des chiens... et des familles week-end en cours de formation (article à venir prochainement).

Certains auront sans doute été rebutés par cet article plus sensoriel qu'émouvant. Oui, mais ce blog, c'est la vie du centre, et la vie du centre n'est pas faite que de stages, cours familles d'accueil,  remises de chèques ou arrivée de chiots kromignons, non ! Le quotidien est aussi fait de chiens qui mangent et qui dé-mangent, qui perdent leurs poils, qui salissent les vitres, qui ingurgitent avec un plaisir incompréhensible crottes ou cailloux. Bref, ce sont des chiens !
Pour leur assurer le meilleur cadre de vie en chenil qui soit, nos deux précieux collègues, Jean-Philippe et Yannick, assument cette tâche pas toujours évidente de veiller à l'hygiène du centre. Les boxes sont récurés avec soin chaque matin, les déjections ramassées trois fois par jour, les vitres et les faïences nettoyées chaque semaine, les mauvaises herbes arrachées, la mousse pulvérisée, etc. Bref, si vous ne savez pas quoi penser de cet article, une idée : considérez-le surtout comme un hommage, aussi vibrant qu'un Kärscher, au travail de nos collègues employés de chenil.

* Question du jour : qui peut nous expliquer l'intérêt de l'anti-vomitif à prendre par voie orale quand le simple fait d'avaler sa salive fait vomir ? Cette question, on se l'était déjà posée avec nos enfants, à 3 heures du matin entre deux tournées de linge maculé et odorant. Ce matin, on se l'est posée à nouveau en ramassant le cachet noyé dans la bile... Ah, on vous avait prévenu : jusqu'au bout !!